Enquête. "Il a mis un coup de pied dans sa tête" : un second suspect évoqué dans la rixe qui a tué un jeune à Bordeaux (2024)

Le 1er juin 2024, un jeune Réolais est mort après avoir reçu un coup de poing à Bordeaux, la veille. Deux amis du suspect assurent qu'un autre homme était impliqué dans la rixe.

[Mis à jour à 12h25 le 6 juin : le parquet de Bordeaux précise qu’à ce stade, le rapport oral d’autopsie confirme que le jeune homme serait mort après avoir reçu un unique coup de poing. Il explique qu’il n’y a «pas de constatation médico-légale qui viendrait corroborer d’autre coup» reçu par la victime. Les vidéos de surveillance sont en cours d’analyse.]

INFO ACTU BORDEAUX. Un autre homme pourrait être impliqué dans la mort du Réolais de 26 ans, décédé suite à une rixe à Bordeaux le 31 mai. Le jeune Girondin est mort à l’hôpital le lendemain, après avoir reçu un coup de poing lors de l’altercation survenue cours de la Marne vers 23 heures.

Depuis le départ, les informations communiquées font état d’un unique coup de poing et d’un seul suspect : Z., un homme de 30 ans originaire de Pau, qui vit à Bordeaux. Il s’est rendu au commissariat le soir des faits et a été placé en garde à vue, puis en détention provisoire à la prison de Gradignan.

Pourtant, deux des meilleurs amis du suspect retrouvés par actu Bordeaux, Clément* et Thomas*, assurent qu’un autre homme aurait asséné «un coup de pied dans la tête» de la victime.

Un seul mis en cause

Le Réolais de 26 ans passait la soirée à Bordeaux avec un ami à lui. Selon les informations communiquées jusqu’ici par les forces de l’ordre, la rixe aurait démarré entre les deux Réolais et Z. (le mis en cause) après qu’ils l’aient pris pour un SDF. Vexé, ce dernier aurait alors asséné un coup de poing au visage de la victime qui serait tombée au sol.

Arrivés sur place, les pompiers ont trouvé le jeune homme en arrêt cardio-respiratoire et ont tenté de le ranimer. Il a été transporté au CHU de Bordeaux et après avoir été déclaré en état de mort cérébrale dans la nuit, il est décédé le samedi 1^er juin.

En entendant cette version, Clément ne tient pas en place. «Oui, mon ami lui a mis un coup de poing, mais le jeune a aussi été frappé bien plus violemment par un autre homme !», soutient-il. Proches du suspect, Clément et son ami Thomas tiennent à raconter la version transmise par plusieurs membres de leur groupe, qui ont assité à toute la scène.

Des versions divergentes

Clément raconte que le soir du 31 mai, son ami Z. «trainait à la gare avec d’autres potes», sous l’arrêt de bus cours de la Marne. «Il trainent tout le temps là-bas, ils discutent des matchs, des trucs de garçons», sourit-il.

Et puis, vers 23 heures, les deux jeunes Réolais sortent du kebab situé au bout du cours de la Marne. «L’embrouille», comme dit Clément, aurait débuté entre eux et un troisième individu, que Z. ne connaissait pas vraiment, mais qui trainait avec la bande non loin de l’arrêt de bus.

Les jeunes Réolais, s’avançant en direction de la Victoire, auraient proposé leur kebab à ce troisième homme. Il l’aurait mal pris, et le ton serait monté.Voyant que la situation ne s’apaisait pas, Z. serait alors intervenu pour demander aux deux Réolais de partir. Là, «se sentant menacé» selon Thomas, Z. a alors asséné un coup de poing au visage au jeune Réolais de 26 ans.

«Un coup de pied dans la tête»

«Le jeune est tombé en arrière. Mais il est tombé sur les jambes de quelqu’un qui était assis sur le trottoir, ce qui lui a évité de taper sa tête violemment contre le sol», soutient Thomas. Une fois par terre, le premier individu à l’origine de la rixe se serait précipité sur la victime.

Le gars en question lui a mis un grand coup de pied dans la tête alors qu'il était au sol.

Selon la version de Clément et Thomas, la victime n’aurait donc pas reçu un seul coup, mais deux. «Et il se peut que ce second coup soit le coup fatal», soutient Clément. Suite au coup de pied, Z. aurait placé la victime en position latérale de sécurité «et il a tenté de le réveiller en lui versant du liquide froid sur le visage», raconte Thomas. En vain.

Le soir-même, après avoir vu les pompiers tenter de réanimer la victime, Z. s’est rendu au commissariat pour prendre de ses nouvelles et a été placé en garde à vue.

Autopsie et caméras de surveillance

La version relatée par Clément et Thomas n’a pas encore été vérifiée par la justice. Contacté par actu Bordeaux, le parquet n’est pas en mesure d’en dire plus car une information judiciaire est ouverte. Il affirme cependant que deux versions divergentes existent bien.

L’enquête en cours devrait permettre de vérifier leur véracité, notamment grâce aux caméras de vidéosurveillance. L’autopsie de la victime, qui pourrait être menée le 4 ou le 5 juin, devrait aussi déterminer le nombre de coups reçus par le jeune homme.

*Le prénom a été changé pour des raisons d’anonymat

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